J’avais envie de partager avec vous une page de ma vie qui se tourne. Je me rends compte, quand j’en parle autour de moi, que le deuil de l’allaitement concerne beaucoup de femmes !
Cela faisait plusieurs jours que ma fille, qui a bientôt 2 ans, tétait moins et me demandait pour avoir du lait (en bouteille) dans un verre. Hier, quand elle s’est réveillée, elle m’a réclamé sa tétée, mais au lieu de boire au sein, elle m’a dit « du lait », en me montrant le frigo. Mon cœur de maman s’est alors fortement serré. De nombreuses émotions se sont battues en duel pendant que je la voyais boire son lait. Elle n’a pas tété de la journée. Et ce matin, elle n’a bu que quelques instants. Le sevrage naturel est en route…
Un mélange de sentiments parfois ambivalents
Un sentiment de fierté, envers elle et envers moi. Quelle merveilleuse aventure lactée nous avons faite toutes les deux ! C’est tellement beau de pouvoir aller jusqu’au sevrage naturel, jusqu’à ce que ce soit l’enfant qui décide de prendre son envol ! Elle se sent très certainement suffisamment en sécurité, en confiance et entourée d’amour pour qu’elle puisse se détacher de cette part de notre relation, en douceur et à son rythme. Et fière de moi, de l’avoir allaitée si longtemps, malgré les hauts et les bas que cela peut parfois comporter, de l’avoir accompagnée de la sorte jusqu’à son envol.
Un sentiment de nostalgie est également présent. Ces tétées étaient tellement belles, tellement magiques, tellement intenses en amour, en câlins et en complicité !
Un petit sentiment (coupable) de soulagement est aussi là. Le fait de pouvoir se dire qu’il ne faudra plus partir à gauche et à droite avec un tire-lait planqué au fond d’un sac « au cas où », de ne plus devoir se dépêcher de rentrer certains soirs pour l’allaiter à temps, …
Puis un questionnement… Est-ce vraiment la fin ? Va-t-elle redemander à téter demain ? Et si c’était une simple « grève de la tétée » passagère ?
Suis-je vraiment prête ? Je ne le pense pas, mais j’accepte son choix, avec douceur, amour et bienveillance.
Un accompagnement et du soutien sont nécessaires, du début à la fin
Je me rends compte que j’ai beaucoup de chance d’avoir su mener cet allaitement si loin, jusqu’à ce qu’elle soit prête à se sevrer elle-même. J’ai été super bien entourée, tant par des sages-femmes que par des doulas. Chacune à sa manière, elles ont pu me conseiller sur les positions d’allaitement, sur les douleurs que je ressentais en début de tétée lorsqu’elle n’avait que quelques jours, sur les nuits, mais aussi me rassurer quand c’était nécessaire, m’écouter avec bienveillance, m’informer, et tant d’autres choses ! L’accompagnement est tellement important, même quand ce n’est pas un premier enfant.
La fin de l’allaitement mérite aussi d’être accompagnée et soutenue ! Quand on parle d’allaitement, on prend rarement en compte les émotions de la maman, et c’est bien dommage. Que ce soit après 2 jours, 3 mois, un an ou deux ans, que ce soit parce que « ça n’a pas marché », parce que « j’en avais marre », parce que « mon enfant a décidé d’arrêter » ou toute autre raison, que ce soit brusque ou progressif, ça reste un deuil pour beaucoup d’entre nous, avec une intensité variable d’une femme à l’autre. Alors parlons-en, nommons nos émotions, mettons des mots sur ce que l’on a ressenti.
Et vous, comment s’est passé le sevrage ? Qu’avez-vous ressenti ?
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