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  • Photo du rédacteurCharlotte Koot

La page infertile

Drôle de titre, n'est-ce pas?


Ce matin, je souhaitais rédiger un article qui parle de l'infertilité. Mon projet était un bel article bien ficelé sur l'infertilité qui parle des émotions, des statistiques, des causes de l'infertilité et tout cela. Mais impossible de coucher ces lignes... Gros syndrome de la page blanche. Il y a pourtant tant de choses à dire sur le sujet, mais impossible de trouver un angle qui me convienne et les mots qui vont avec celui-ci.


Une heure passe, deux heures passent, puis toute la matinée. Je m'énerve, je m'impatiente, je passe par toutes sortes d'émotions durant cette attente. J'efface tout, encore, pour la dixième fois. Je pense laisser tomber cette idée d'article, mais j'y reviens après 5 minutes car j'ai vraiment envie de l'écrire.


Il y a des fois où écrire un article se fait en10 minutes, ça coule tout seul. Et d'autres fois où c'est le temps qui passe, un projet pourtant bien ancré dans ma tête et dans mon cœur mais au final rien qui vient. Au fond, c'est ça l'infertilité. Je suis déjà au cœur du sujet depuis ce matin, sans même m'en rendre compte. Pour certains, tomber enceinte se fera du premier coup, pour d'autres cela mettra parfois plusieurs années avant que leur petit miracle ne s'installe enfin. L'attente, les émotions de plus en plus fortes, l'envie de tout laisser tomber certains jours, la fatigue, l'énervement,... A bien y regarder, oui j'étais déjà vraiment bien au cœur du sujet!


Cette envie de bébé, elle est là, bien installée dans votre cœur, mais malheureusement les choses ne se déroulent pas toujours comme vous l'aviez prévu, comme moi pour cet article. Les cycles passent, mais rien ne vient. Au plus le temps passe, au plus cela devient parfois difficile à vivre.


Il y a beaucoup de choses à dire sur l'infertilité. A commencer par le mot en lui-même. Une belle étiquette que le corps médical vous colle après avoir réalisé une batterie d'examens. Le dictionnaire Larousse nous signale que le mot infertilité signifie "État caractérisé par l'impossibilité pour une femme de mettre au monde un enfant viable"... hum très sympa comme étiquette... merci! Pourtant qui n'a jamais entendu parler de quelqu'un qui a eu un premier enfant en PMA (procréation médicalement assistée) et qui, par la suite, a eu un bébé miracle sans médicalisation? Elles (et leur partenaire) avaient pourtant une étiquette "infertilité" collée sur leur front et elles y sont arrivées malgré tout. Certes, certain.e.s d'entre nous sont moins fertiles que la moyenne, c'est vrai, c'est un fait scientifiquement prouvé. Mais je préfère parler de moins fertiles que d'infertiles. Cela ouvre le champ des possibles. Qu'en pensez-vous?

Je pourrais vous parler des statistiques, du couple sur six qui va rencontrer des difficultés pour devenir parent,... J'ai plutôt envie de vous parler aujourd'hui des émotions quand faire un bébé prend plus de temps que prévu.

Au début, quand on a décidé de faire un bébé, que ce soit seule ou en couple, c'est en général de la joie, de l'excitation avec sans doute un brin d'anxiété et d'impatience qui sont les plus présents. Mais par la suite, quand les mois, voire les années s'enchaînent, les émotions deviennent de vraies montagnes russes, où il vaut mieux être bien accroché et soutenu pour arriver en un seul morceau. J'aime les parallèles imagés, alors voici ma vision des montagnes russes émotionnelles liées au désir d'enfant :


En début de cycle, les règles sont là, c'est souvent la tristesse, la déception, la culpabilité et la peur qui sont présentes. Les passagers sont attachés, le train démarre lentement.


Puis les jours passent et l'espoir revient. Tout doucement, vous relevez la tête et vous vous remettez à y croire. Le train monte, prend de la vitesse.


L'ovulation arrive, vous êtes pleine d'espoirs. Cette fois c'est la bonne! Le train continue de monter, vous arrivez tout en haut de la montagne russe.


Les jours qui suivent l'ovulation, il y a une part de vous qui y croit et une autre part de vous qui n'y croit pas. Vous guettez le moindre signe annonciateur. Vous angoissez, vous doutez, vous espérez. Au matin vous y croyez et puis... une petite tension dans le bas du ventre vient semer le doute et vous n'y croyez plus. Puis vous y croyez à nouveau, après tout, pourquoi pas? Le train monte, descend, monte, descend,... à vive allure. Vous avez un peu peur mais vous continuez à bien vous accrocher.


On approche du verdict. Vous êtes partagée entre l'envie d'y croire, le désespoir et la peur. Le train fait des loopings.


Arrive le jour du verdict. Toute tremblante, vous faites un test de grossesse, vous disant que peut-être... on ne sait jamais... Et là, au bout d'une minute, une 2e barre apparait. Vous n'y croyez pas... Vous relisez la notice pour être sûre de ne pas vous tromper tellement cela parait incroyable. Votre cœur s'emballe, les larmes de joie coulent le long de vos joues. Le train se stabilise. Et vous arrivez à destination, encore un peu tremblante. Dans le calme. Doucement. Lentement. Que d'émotions. Vous y êtes arrivée!




Je suis partie de cette page, qui était blanche et infertile, où rien ne voulait venir aujourd'hui, et au final, voilà que j'ai accouché d'un texte venu tout droit de mon cœur. Il y a une chose que je vous propose de toujours garder en mémoire, c'est que même si faire un bébé cela peut parfois prendre du temps, vous êtes déjà maman, votre bébé est déjà dans votre cœur. Ce bébé, vous l'aimez déjà d'un amour inconditionnel. Vous vous démenez comme une lionne pour lui. Vous seriez prête à déplacer des montagnes pour lui. Cela montre bien que oui, vous êtes déjà maman.


Je suis de tout cœur avec vous et vous envoie plein de belles ondes positives.


Charlotte

 

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