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Photo du rédacteurCharlotte Koot

Témoignage de Mélissa

Dernière mise à jour : 15 sept. 2020

Mélissa nous partage son parcours en PMA pour faire un don d'ovocytes pour une de ses collègues.


 

"J’ai décidé de faire don de mes ovocytes : un don dirigé.

J’ai 31 ans, maman d’une petite fille de 7 ans bientôt 8, je ne rencontre pas de problème de fertilité. Impossible de vous parler de mon choix sans parler un peu du couple de receveur et de son parcours.

Nous voilà en 2019, une collègue nous explique qu’elle souhaite concevoir un enfant, elle a enfin trouvé chaussure à son pied et après un beau mariage l’envie de fonder une famille est plus que présente malgré le fait qu’ils ont passés le cap des 40 ans. Après plusieurs mois sans succès ils décident d’en parler à leur médecin de famille qui les dirigent vers la PMA.

D’abord insémination, ensuite fécondation in vitro et malheureusement aucune des tentatives n’a fonctionné. Il semblerait que le souci vient du fait que madame à ses ovocytes un peu trop fatigués.

Nous sommes collègues, elle et moi, elle avait fait preuve de transparence envers nous et elle nous en parlait librement, nous vivions avec elle chaque tentative comme un espoir et chaque échec comme une déception.

Dernière tentative et dernier échec, le regard plein de déception, elle nous explique que pour elle c’est fini que son seul moyen de concevoir un enfant est le don d’ovocyte et qu’elle est sur liste d’attente mais ne fonde pas beaucoup d’espoir parce qu’il y a très peu de donneuses.

Et me voilà entrant dans l’équation je me propose simplement. L’envie de faire quelque chose de bien pour quelqu’un a sans doute été mon démarreur. Etant en couple j’en parle à mon compagnon qui me suit dans mon aventure, et hop direction la PMA pour un prise de renseignements afin de comprendre tout ce que cela implique.

Premier rendez-vous avec le docteur qui m’explique comment se déroule la procédure et la ponction, je n’avais pas vraiment conscience de tout le chemin qu’il faut parcourir avant d’arriver au traitement, il faut rencontrer un psychologue, un généticien, faire une multitude de prise de sang.

Sur le papier ça n’a l’air de rien, je donne mes ovocytes et voilà mais non il faut signer des consentements, lire des conventions, …

Les résultats des prises de sang sont bons, on nous donne un rendez-vous avec une psychologue d’abord moi, ensuite la receveuse et pour finir ensemble.

On m’explique ce que cela implique au niveau émotionnel. Vous n’êtes pas la mère de l’enfant à venir, vous n’avez pas le droit d’intervenir dans l’éducation, il est préférable de ne pas en parler autour de vous. Oui merci mais j’y avais déjà pensé avant de me lancer dans l’aventure.

Ok le psychologue ne s’y oppose pas, bien qu’on nous mette en garde tout de même sur le fait qu’on se côtoie régulièrement ! Ensuite arrive le rendez-vous avec le généticien, qui refait le parcours des maladies de ma famille au complet. Il nous donne le feu vert.

Dernier rendez-vous fixer avec la PMA le 23 mars 2020 afin de commencer à prévoir les injections, coronavirus oblige, on reporte le rendez-vous mais à quand ? Début juin 2020, rendez-vous enfin fixé et on recommence mais cette fois avec des masques sur le visage, après autant de temps on nous dit qu’il faut refaire prises de sang pour encore une fois vérifier ma réserve ovarienne.

Ok allons-y ! Tout est ok. On doit attendre le début de mon cycle pour commencer le traitement.

29 juin 2020, mon cycle menstruel commence et tip top 2 jours après le début du cycle de ma receveuse, enfin tout s’emboite facilement pour que le premier transfert puisse se faire rapidement. Encore un rdv à la PMA pour vérifier que mes ovaires sont bien au repos et c’est le cas, ensuite rdv avec une infirmière qui m’explique comment se faire les injections, jusque-là rien de bien compliqué mais impossible de me piquer moi-même, mon compagnon se dévoue pour faire les injections je le soupçonne d’ailleurs d’avoir jubilé. Injection, prise de sang, échographie, on ne lâche rien.

Motivée par la positive attitude de ma receveuse, je sers les dents et continue à recevoir les injections sans sourcilier. D’abord du Puregon pour stimuler mes ovaires, ensuite arrive la piqûre d’Orgalutran et là c’est la catastrophe je fais une réaction allergique cutanée au produit, il semblerait que ça touche 1 femme sur 10 mais on ne m’a pas prévenue que ça pouvait arriver du coup j’ai paniqué et après un coup de fil aux urgences on me dit que si j’arrive à respirer ce n’est pas grave, je respire donc c’est que ça doit aller.

J’ai continué à travailler pendant toute la stimulation, et je dois avouer que cela a été un supplice, j’avais affreusement mal au ventre, mais j’ai fait face et ai pris sur moi.

Le 13 juillet 2020, jour de la ponction. En panique, on se rend à l’hôpital très tôt le matin. On me donne un xanax parce que je n’arrive plus à gérer mon stress. Je tente encore une fois de négocier une anesthésie locale mais impossible aux échos il y avait 8 follicules à ponctionner du coup l’opération en anesthésie local aurait été trop difficile à supporter pour moi.

Tout s’est très bien passé, je me réveille assez rapidement, je n’irais pas jusqu’à dire que je tenais des propos cohérents, mais j’étais plutôt lucide assez vite. Le docteur vient me voir une 1 heure après la ponction et à notre grande surprise il y avait 12 follicules.

A partir de là ils ont fait 8 embryons et le transfert vers la receveuse a été fait le 18 juillet 2020. Voilà mon parcours de donneuse, il n’a pas été facile mais aujourd’hui avec le recul et les douleurs en moins il faut le dire, j’ai trouvé que c’était vraiment difficile mais ce n’était que 15 jours pour la plupart des couples c’est bien plus long et sans doute très douloureux. Le point négatif de tout le suivi c’est que les informations ne sont pas toujours données ou elles ne sont pas toujours bien expliquées et du coup pas comprises."


 

Entre l'envoi de son témoignage et la publication de celui-ci, Mélissa m'a envoyé un message pour m'annoncer que sa collègue est enceinte. Quel bonheur!


Merci à Mélissa d'avoir accepté de partager avec nous son témoignage et quel magnifique cadeau elle a accepté de faire à sa collègue.

Vous n'êtes pas seul.e! Je vous souhaite de tout mon cœur que votre bébé miracle s'installe bientôt!


Si vous souhaitez devenir acteur de votre fertilité, je vous invite à cliquer ici.


Si vous aussi vous souhaitez partager votre parcours, n'hésitez pas à me contacter via la rubrique contact.

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