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  • Photo du rédacteurCharlotte Koot

Témoignage d'Anne-Sophie

Anne-Sophie nous partage son parcours en PMA. Elle a eu recours à la maturation in vitro et est aujourd'hui maman de trois merveilleux enfants.


 

"J’ai rencontré mon mari en 2012. Très vite nous avons parlé du fait que nous voudrions avoir des enfants. Pour moi c’était une évidence! Une vie sans enfant ne serait pas possible pour moi.


Nous nous sommes mariés 2 ans plus tard en 2014. Début 2015, j’ai été voir le gynécologue pour une visite pré-conceptionnelle. Étant atteinte d’OMPK (ovaires micropolykystiques) le gynéco m’a dit qu’il y avait peu de chance que je tombe enceinte sans une aide extérieure. J’étais à la fois déçue et à la fois heureuse d’avoir une aide car j’étais persuadée qu’une fois prise en charge par les médecins ça irait vite.


Me voilà donc partie pour un traitement au clomid. Premier mois je prends 1 comprimé, pas d’ovulation et pas de règles non plus. Donc je dois prendre un autre médicament pour déclencher les règles. Deuxième mois, 2 comprimés, j’ai plusieurs follicules qui se développent, mais aucun n’arrivent à maturité pour déclencher l’ovulation donc à nouveau médicaments pour déclencher les règles. 3ème mois: toujours 2 comprimés et cette fois là je fais 2 gros kystes ovariens. On stoppe le clomid et je suis envoyée en PMA à l’hôpital de Braine-l’Alleud. Je vois rapidement la gynécologue qui va me prendre en charge. Ayant déjà passé des examens et la cause de mon infertilité étant déjà connue, je ne devrai pas passer d’examen supplémentaire. Mon mari par contre devra faire un spermogramme pour que l’on sache vers quelle technique de PMA nous devrons nous diriger. Je suis confiante, tout ira bien! Ce bébé nous l’aurons bientôt...


Les résultats de mon mari tombent! Asthenospermie et tératospermie sévère. Moins d’1% de spermatozoïdes fécondants. C’est quand même le comble! Moi j’ai des problèmes de fertilité car je produis trop d’ovocytes qui n’arrivent pas à maturité et lui il n’a pas assez de bons spermatozoïdes. Premier coup dur! Nous partons donc sur une FIV mais avec un protocole modifié pour moi car j’ai un gros risque d’hyperstimulation.


Je commence le traitement de stimulation ovarienne avec des injections tous les jours de puregon. J’ai mon petit stylo d’injection et tous les soirs à la même heure, je m’isole dans ma salle de bain pour m’injecter le précieux produit qui m’offrira la Maternité.


J’irai tous les 2-3 jours chez la gynécologue pour passer échographie et prise de sang de contrôle afin de surveiller ces précieux ovules qui se développent. Je sens que ça tiraille dans mon ventre, je suis contente. Lorsque la gynéco estima que le moment de la ponction était venue j’ai du m’injecter un médicament qui déclencherait l’ovulation mais pas le produit habituel car je risquait de faire une grave hyperstimulation due au nombre élevé de follicules. C’est donc partie pour l’injection de decapeptyl et la programmation de la ponction 2 jours plus tard. Je me fais donc cette fameuse injection le soir et dans la nuit je sens comme si tous les tiraillements dans mon ventre cessaient, comme si plus rien ne se passait. J’appelle donc le lendemain la PMA. Ma gynéco ne travaille pas ce jour là, j’explique mon ressenti a une autre gynéco du service qui me rassure. Rendez-vous le lendemain pour la ponction sous anesthésie générale.


Le lendemain j’arrive à l’hôpital. Je fais encore une fois part de mes craintes, de mon ressenti à la sage femme qui m’accueille. Je lui dis que j’ai peur que tout se soit arrêté, que tous mes ovules soient morts. Elle me rassure. Elle n’a jamais entendu ça. Je pars au bloc... je suis endormie... je prie pour que tout aille bien, je m’endors avec les larmes qui me coulent le long du visage. À mon réveil dans ma chambre, la première question que je pose à la sage femme c’est si on a pu récupérer mes ovules. Celle ci me répond en regardant le sol que la gynéco va venir me parler. Je fonds en larme. La gynéco arrive et me confirme ce que je ressentais..... PONCTION BLANCHE. Tous les follicules étaient morts! Elle n’a rien pu récupérer. Et me dit qu’elle n’a jamais eu le cas alors qu’elle travaille depuis au moins 40 ans là-bas. Je suis effondrée. Je passerai plusieurs jours à pleurer, j’ai la boule au ventre, j’ai peur, peur de ne jamais tomber enceinte.


En plus la gynéco me remet sous pilule pendant 2 mois pour remettre mes ovaires au repos. Que c’est dur de prendre cette pilule alors qu’on ne rêve que d’une chose c’est être maman. Un nouveau rendez-vous est pris pour 2 mois plus tard... en août après mes vacances. Nous partons en France. Là-bas vit mon cousin et son épouse qui attend une petite fille. Elle devrait accoucher 2 mois plus tard. Quel déchirement, quelle souffrance de la voir tous les jours le ventre arrondi alors que je viens de vivre un échec... c’est tellement dur!


J’ai revu la gynéco début septembre pour faire la deuxième tentative de FIV. La gynéco a changé le protocole en augmentant les doses de puregon pour faire grossir plus vite les follicules en espérant que moins réagissent et que ceux qui réagiront seront suffisamment gros. J’ai fait à peine quelques jours de traitement que la gynéco a dû arrêter le protocole car j’ai beaucoup trop de follicules qui réagissaient et j’aurais risqué une grosse hyper stimulation. J’avais néanmoins 2 plus gros follicules donc me voyant vraiment désemparée, elle a proposé de faire l’injection pour déclencher l’ovulation et de tenter de faire une insémination en me disant qu’il y avait très peu de chance que cela fonctionne mais ayant envie de croire à un petit miracle nous l’avons fait. Même si je savais qu’il y aurait très peu de chance que cela fonctionne, j’ai à nouveau été très déçue lorsque le test de grossesse est revenu négatif


La gynéco se sentant dépassée par mon cas, m’a envoyée à l’UZ Bruxelles où ils sont à la pointe au niveau PMA. Me voilà donc au rendez vous pris fin septembre. Mon mari et moi avons dû passer une prise de sang le jour même du rendez-vous et nous avons déjà vu une infirmière pour entamer les démarches. Nous allons réaliser une maturation in vitro étant donné que ma réserve ovarienne est énorme et que c’est la raison de mes 2 précédents échecs.


Je suis à nouveau remise sous pilule pendant une 15aines de jours afin de remettre mes ovaires au repos avant d’aller refaire une prise de sang et échographie pour savoir si je peux commencer le traitement.


Ce fut une journée très longue en l’attente de mes résultats. J’étais très nerveuse de ne pas savoir si les résultats seraient bons ou pas... J’avais déjà été tellement déçue auparavant....


La sage-femme m’a appelée en début de soirée en me disant de commencer le traitement et en me donnant rendez-vous 5 jours plus tard. (Dans le cadre de la maturation in vitro, on fait réagir le plus de follicules possible mais on ne provoque pas l’ovulation ce qui permet d’éviter l’hyperstimulation et on recueille les follicules immatures que l’on fait maturité en incubateur.) Donc 5 jours plus tard, j’ai rendez-vous pour une prise de sang et une échographie et l’on me dit d’arrêter les injections de menopur et que l’on ferait la ponction ovarienne le surlendemain


Je suis donc admise à l’hôpital le surlendemain, on me prépare et me donne un Xanax pour être plus relax. La ponction se fera éveillée. Je reçois également un anti-inflammatoire pour la douleur mais qui ne suffira pas. Le gynéco a également endormi le vagin pour ne pas trop sentir l’aiguille de ponction qui va aller chercher les ovocytes. Malgré cela je vais énormément souffrir. Une fois sortie de salle d’opération je me reposerai un moment avant de rentrer chez moi. Mon mari qui avait également été convoqué pour donner son sperme, devra être rappelé le lendemain car la qualité était médiocre que pour que la fécondation fonctionne. Encore une embûche sur notre chemin pour devenir parent.


L’attente des résultats pour savoir combien d’ovocytes immatures on avait collecté, combien étaient arrivés à maturité, combien avait pu être fécondes et combien avaient donné des embryons de bonne qualité fut très longue.... 5 jours à attendre en me posant 1001 questions. Quand la PMA m’appela, ça fut à nouveau la douche froide... On avait ponctionné 62 ovocytes, 43 étaient exploitables, seulement 10 avaient pu être fécondés mais seulement 3 avaient donné des embryons de bonne qualité! Tellement déçue... tellement anxieuse... seulement 1/20 de mes ovules avaient donné de bons embryons. Et étant donné mes taux hormonaux du jour de la ponction, on ne pourrait pas faire de transfert ce cycle-là... On devra congeler les 3 embryons et faire le transfert le mois suivant en espérant que les embryons survivent à la décongélation.


Une fois mes règles arrivées, j’ai repris rendez-vous pour planifier le transfert. Étant donné que mes taux hormonaux étaient bons, j’ai pu entamer la préparation de l’endomètre en faisant un traitement à base d’œstrogène et de progestérone pour recréer un cycle artificiel. Me voilà donc à me tartiner d’œstrogel plusieurs fois par jour devant parfois m’isoler aux toilettes du travail ou mettre mon réveil en pleine nuit.


Arrive enfin le jour où l’on peut faire le transfert. On nous accueille dans la salle de transfert mon mari et moi... Le généticien, nous fait part du fait que l’embryon a survécu et que c’est un embryon de grade A donc le meilleur et qu’il est déjà au stade de blastocyste. Je suis confiante à ce moment là...


En rentrant par contre je suis prise de douleur comme lors des menstruations... Je suis persuadée que l’on corps a rejeté l’embryon. Que c’est fichu même si le centre de PMA, m’a assuré pouvoir reprendre une vie normale et que le fait de bouger ne change rien au résultat.


J’attends donc 12 jours avant de faire une prise de sang qui s’avérera négative. Je suis mal! Je pleure! Je n’arriverai jamais à être maman! C’est dur! Très dur!


Je demande un rendez-vous avec le médecin responsable qui me suit pour faire le point et lui soumettre mon ressenti, lui demander comment optimiser mes chances de tomber enceinte même si on n’a fait à présent qu’un seul transfert d’embryon. Ce qui en soi n’est pas beaucoup mais moi je souffre!


Il va donc être décidé de transférer les 2 embryons restants. De tenter le tout pour le tout... Je serai mise sous Xanax 3 jours après le transfert et mise au repos 3 jours également pour donner toutes les chances d’implantation. Le médecin me dit que c’est surtout pour me rassurer mais moi je sais que ça joue un rôle. Je suis certaine que mon utérus a expulsé l’embryon au premier essai. Me voilà à refaire un traitement aux hormones pour préparer l’endomètre. Au bout de 2 semaines je me rends à l’hôpital pour faire le transfert des 2 derniers embryons


Nous sommes le 8 décembre 2015. C’est à nouveau 2 embryons de grade A. L’un est un blastocyste et l’autre une morulla. Après le transfert je vais me reposer 2 heures couchée sous Xanax pour éviter les contractions utérine. Je passerai les 3 jours d’après essentiellement couchée pour favoriser une possible nidation. Je passerai d’une humeur positive à une humeur négative durant toute l’attente. Mais c’est bizarre, mon chat vient plus souvent près de moi, il sent mon ventre... non je dois me faire des illusions... Arrive le 17 décembre jour du test pour savoir si je suis enceinte ou non... La journée est tellement longue... Il est 14h... toujours pas de nouvelle... Puis le téléphone sonne! C’est positif et le taux est déjà très haut! Tellement sous le choc, je ne sais plus respirer, j’hyperventile, j’en tombe! Je n’y crois pas. Le 31 décembre je fais ma première échographie. J’ai un pressentiment qui se confirmera... Je suis à peine 6 semaines de grossesse... il n’y a pas 1 mais 2 cœurs qui battent! J’aurai peur toute ma grossesse de les perdre mais en août 2016, j’accoucherai par césarienne d’une petite fille et d’un petit garçon. Mes enfants tant voulu, tant rêvés, ils sont là! Je n’arrive pas encore à y croire... je ne cesse de répéter toute tremblante “je n’y crois pas” et pourtant ils sont là en pleine santé.


Pour ma seconde grossesse 2 ans après la première. J’ai du refaire le même protocole de maturation in vitro en repassant par la ponction qui fut moins douloureuse même si ça fut également difficile au niveau douleur lors de l’intervention mais surtout les jours suivants,


Cette fois la, on ne me prendra que 27 ovocytes et j’aurais 4 bons embryons. Étant donné que l’on doit mettre sous traitement hormonal pour recréer un cycle artificiel, on congèlera les 4 embryons. Ce fut encore difficile le jour prévu du transfert car j’avais toujours la peur qu’aucun embryon n’ait survécu à la décongélation. Mais heureusement le premier embryon décongelé fut en pleine forme. Encore un embryon de grade A, un blastocyste à nouveau que l’on me transférera. Je demanderai au centre PMA de pouvoir me reposer et me donner un Xanax comme cela avait été fait pour les jumeaux pour augmenter mes chances d’implantation. Ce fut 10 jours d’attente interminables. Puis le matin du 5 décembre, je ne sais pas pourquoi je le suis réveillée à 4h du matin avec un pressentiment que j’étais à nouveau enceinte. J’avais acheté des tests urinaires de grossesse... Le 5 décembre, jour de l’anniversaire de ma cousine dont je suis proche, serait un magnifique jour pour avoir un test positif. En très peu de temps, une deuxième barre bien nette est apparue sur le test. Un test sanguin fait dans la journée confirmera un résultat bien positif avec un taux déjà haut. La grossesse commence bien. Un deuxième petit garçon naîtra en août 2019, 3ans et 1 jour après son frère et sa sœur. Voilà maman lionne est entourée par ses 3 lionceaux.


L’attente pour avoir mes premiers enfants ne fut au final pas si longue que ça. « Seulement » 14 mois d’attente pour tomber enceinte mais ce fut très éprouvant car ce fut 14 mois de traitement, d’ascenseurs émotionnels, de coups durs, de déception, de peur, de tristesse,... Mais au final j’aurais eu tous mes enfants en 4 ans."


 

Merci à Anne-Sophie d'avoir accepté de partager avec nous son témoignage et quel bonheur de lire qu'elle est maman.


Vous n'êtes pas seul.e! Je vous souhaite de tout mon cœur que votre bébé miracle s'installe bientôt!

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Si vous aussi vous souhaitez partager votre parcours, n'hésitez pas à me contacter via la rubrique contact.

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