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  • Photo du rédacteurCharlotte Koot

Témoignage de Nancy

Nancy nous partage son parcours en PMA. Elle a des cycles irréguliers. Après plusieurs fausses couches, elle fera une FIV, qui se révèlera semée d'embûches psychologiques et physiques.


 

"Mon parcours PMA date déjà de plus de 10 ans. Les 6 premiers mois d'essai bébé se sont déjà avérés difficiles : la 1ère difficulté était d'avoir des cycles irréguliers. Jusque là on gère assez bien malgré la difficulté. J arrive malgré tout à tomber enceinte mais en cumulant 3 fausses couches précoces à 6 semaines. Cette période a été très douloureuse évidemment. Cet ascenseur émotionnel d'y croire puis de perdre ce sang est terrifiant. Se mélangent l'incompréhension et la perte d'espoir.


Mais notre désir d'enfant était si fort que ma gynéco m'envoie au service PMA. Naïve je pensais alors à une simple stimulation ou quelque chose de simple. Donc je suis allée seule à ce 1er rdv, un peu stressée mais confiante.


A partir de ce rdv, j'ai pris une réalité en pleine face sans y être préparée ni accompagnée. Cette réalité est celle de spécialistes qui sont en fait des techniciens de la fertilité. Ils savent ce qu'ils font et prennent les chemins directs MAIS aucune forme psychologique. Ce 1er rdv a eu l'effet d'une bombe. Après échographie, on me dit "ça servira à rien ce sera direct FIV". A ce moment je m'effondre à l'intérieur car cela renvoie à quelque chose d'inconnu mais insurmontable. Ce qui fait que je gère est qu'on me lance dans cette procédure avec les infos techniques de ce que je dois faire : piqûres, écho, planning etc... je sors de là effondrée mais encore une fois le désir d'enfant est plus fort alors je sers les dents et on décide de le faire.

1ere étape : stimulation ovarienne : donc j'apprends à me piquer pour les hormones et je fais les suivis écho. Avec le recul je me suis rendue compte que c'est à ce moment-là que mon corps s'est robotisé pour tous les 3 jours se dénuder pour les échographies vaginales. Tout ça est considéré comme normal et naturel dans ce milieu, mais en fait non. J'en ai payé les conséquences plus tard.


Robotisée je fais ma stimulation jusqu'à la ponction sous anesthésie générale... Confiante et fixée sur mon objectif, j'y vais avec le sourire en me disant j'avance.


Gros souci quelques heures après l intervention : retour à l'hosto en ambulance pour apprendre que je fais une hyper stimulation. Une quoi? Personne ne m avait parlé de ça. J'avais 2 ovaires gros comme des pamplemousses, douleurs à m'évanouir, ne plus savoir respirer ni manger... mais tout cela est banalisé par les spécialités : ça peut arriver. Mais personne ne croit le niveau de douleur que je ressens physiquement. Donc je guéris mais reste avec cette blessure sans me rendre compte que je me robotise un peu plus encore.


Je me concentre alors sur le lot de consolation qui est 20 embryons congelés... et je finis même par en rire...

On me félicite pour ma force de caractère... mais avec recul et les thérapies ultérieures en fait j'enfonce les traumatismes pour rester focus. J'ai quand même eu du mal à m'en remettre mais comme y avait la promesse des 20 embryons, j'ai tenu le coup.

2eme étape : quand implanter ? Pas simple car mon endomètre est quasi inexistant. Et a nouveau aucun gant n'est mis pour me le dire. Les spécialistes se focalisent sur les traitements. Ce qui à la fois est rassurant car y a des solutions mais à la fois augmente encore le processus de robotisation dont je dois faire preuve inconsciemment pour tenir le coup. Mon désir conscience d'enfant prend le dessus... alors je repars pour les hormones et les écho pour mesurer cet endomètre. Cette période d'écho est super stressante pour moi. Avant chaque consultation, je me demandais si j'allais avoir assez de mm d'épaisseur. Alors déception, puis espoir s'entremêlent. Donc j'obéis, je continue focus sur mon désir de grossesse. J'encaisse. Je sens que ça me fatigue mais je me sens capable de le faire... donc finalement je fais comme les spécialistes, je me concentre sur le factuel. Le reste je l'enfouis ou je le couche dans un carnet secret. Mon mari me soutient évidemment mais ne peut pas faire grand chose.


Au bout de la 2eme implantation le succès est au rdv. Je suis enceinte.


Alors se mélangent le bonheur et le stress d'une fausse couche. Donc les 2 premiers mois sont stressants. Après j ai pu lâcher prise enfin et vivre ma grossesse pleinement.

Après 3 ans j'ai répeté la 2eme étape pour un 2eme enfant. Les jumeaux sont arrivés. Mais ça c est une autre histoire.


Conclusion : je ne regrette pas mon parcours PMA, je l'assume et je sais que c est grâce à eux que j ai mes enfants.


Mais pendant tout ce parcours, je n ai eu aucun accompagnement psychologique pour me faire prendre conscience de ce que je vivais inconsciemment. je l'ai payé après... en résumé mon corps était robotisé, il n était plus féminisé et j ai perdu toute ma libido et pas d'image sexuée de mon corps. 10 ans après je ne suis toujours pas guérie sur ce point. Les thérapies par une kiné sexologue m'ont permis de mettre en lumière tout ça, de mettre des mots et de m'entendre dire "c'est lourd ce que vous avez vécu et vos ressentis sont légitimes" m'ont fait beaucoup de bien, mais il est trop tard.


Je suis ravie d'entendre maintenant que des gynécologues collaborent avec des psychologues périnatale. J'aurais eu ça, sans doute que j'aurais eu moins de séquelles.

La PMA ne doit pas être banalisée, elle doit être préparé et accompagnée. C'est mon plus grand regret de tout ça."


 

Merci à Nancy d'avoir accepté de partager avec nous son témoignage et quel bonheur de lire qu'elle est maman.

Vous n'êtes pas seul.e! Je vous souhaite de tout mon cœur que votre bébé miracle s'installe bientôt!


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Si vous aussi vous souhaitez partager votre parcours, n'hésitez pas à me contacter via la rubrique contact.

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