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  • Photo du rédacteurCharlotte Koot

Témoignage de Raphaëlle

Raphaëlle nous partage son parcours PMA. Elle a eu recours à la FIV pour avoir ses filles. Elle est aujourd'hui maman de 3 filles, mais a vécu une dernière grossesse vraiment très difficile.


 

"Je ne sais pas trop comment démarrer. Mes projets de vie ont été « un homme et des enfants ». Avec mon mari (nous sommes maintenant mariés) nous avons très vite eu envie d’avoir un enfant ensemble. Nous avons été suivis par la gynécologue (qui a heureusement assez vite vu qu’il y avait un souci de fertilité) qui nous a demandé de faire des graphiques afin de pouvoir évaluer mes périodes d’ovulation. Pour cela elle m’a demandé de prendre en compte 3 cycles. Je devais y indiquer mes règles, les câlins, ma température avant lever et me demander si je ressentais un symptôme. Ma gynécologue me disait sans cesse de ne pas y penser. Je lui ai alors répondu (un peu sèchement soyons honnête) que prendre chaque matin ma température ne m’aidait à ne pas y penser et que réfléchir si j’avais mal quelque part ça me donnait mal à la tête. Elle m’a alors avoué comprendre ce que je ressentais car elle a dû elle-même passer par la FIV.


À cela, comme je le disais sur Facebook dans un commentaire sur votre compte il faut gérer les commentaires des autres.


Les collègues qui font des paris parce qu’elles savent que vous avez envie d’avoir des enfants et que vous êtes en couple donc d’office hop hop hop. Les paris étant : 1 elle est déjà enceinte mais ne le dit pas encore, 2 ne veut pas tout de suite, 3 ça se passe super dans son couple, son compagnon ne veut peut-être pas ou pas tout de suite.


J’ai même été jalouse d’une grande amie après sa fausse couche, parce qu’elle au moins était capable de procréer.


À la clinique de la fertilité on m’a diagnostiqué une forme rare d’hyperfertilité. Je suis capable d’être enceinte naturellement mais très difficilement parce que je produis 3 à 4 fois trop d’ovules ce qui entraîne des cycles longs et aléatoires.


On a donc commencé le parcours FIV. Il y a extraction d’ovules, récolté de sperme. Au final 8 embryons ont été congelés le 14 février 2015.


À ce moment-là, certaines personnes étaient dans la confidence. Ma chef de salle et mon directeur par exemple afin qu’ils comprennent mes « congés » et « retards » fréquents. Et mes meilleures amies. Ces amies étaient du coup tristes lorsqu’elles nous annonçaient leur grossesse. Et nous le disait en « priorité » afin que nous ne l’apprenions pas par hasard ou devant tout le monde.


Même si cette démarche est très noble de leur part parce qu’elle part d’un bon sentiment, elle fait à chaque fois un peu plus mal.


À la base je ne voulais pas me marier mais finalement mon compagnon à l’époque m’a fait sa demande (j’ai évidemment dit oui à gros renforts de pleurs - pour l’anecdote je pleure très très facilement - d’ailleurs en vous écrivant c’est le cas). Mais au moins il se disait que ce projet là on pouvait le gérer.


Il y a eu un premier embryon implanté mais il n’a pas tenu.


Cycle suivant un 2e. Mes hormones ont eu beaucoup de mal au démarrage si bien qu’il m’avait été annoncé qu’il y avait de fortes chances de faire une fausse couche.


J’ai entendu par une collègue à ce moment-là, par hasard. Nous étions en pause et la discussion était sur la conception et les fausses couches. Elle a répondu à l’une que si jamais là maintenant je devais en faire une ce n’était pas grave parce que j’étais jeune. Une infirmière de la clinique de la fertilité m’avait déjà dit ça lorsqu’elle m’a annoncé ma 1ere fausse couche au téléphone et qu’en plus j’avais plein d’embryons au congélateur. J’avoue que c’est la seule à m’avoir dérangée dans ce service.


Je remercie au passage les personnes qui accompagnent les gens dans la souffrance.


À cette époque mon mari travaillait dans l’aide à la jeunesse. Ces gens vous font des bébés sans problème, avortent et les placent sans soucis. Je me disais qu’il fallait être « baraquis » pour faire un enfant.


Et puis ce 2e embryon s’est accroché.

On n’a rien dit avant longtemps par peur. Travaillant en hospitalier, j’ai dans une certaine mesure été écartée.


Suite à un norovirus ma cheffe de salle m’a même mise dehors pour être sûre alors que j’étais enceinte de 3j.


Par chance pour le cacher, mon ventre ne se voyait pas (enfin pas plus que la bedaine de base) hihi. Si jamais pour éviter les activités physiques notamment aux EVJ je prétextais un changement de traitement pour mes allergies. Tout le monde sait que les miennes sont coriaces et difficiles à traiter. Seule ma meilleure amie et future témoin connaissaient la vérité. À ce moment-là même si on sait que c’est occupé à grandir en nous on a peur.


Lorsque devions aller écouter le cœur pour la 1ere fois, nous espérions que tout évoluait bien en moi. Et en même temps un des jeunes dont mon mari était référent au travail attendait les résultats de sa prise de sang parce que suspicion de grossesse suite à un viol par un membre de sa famille. (Sorry mais ça me travaillait beaucoup). Encore une fois ces gens qui ne veulent pas d’enfants (du moins pas pour les aimer adéquatement) savent pondre, évidemment on rajoute les cocktails, alcool, cigarettes et autres éventuelles drogues (canabis pour ne citer qu’une « gentille »).


Tandis que ok je ne suis pas une grande amatrice légumes et je ne mange pas de crudités mais les soirées où j’avais bu beaucoup d’alcool c’est quand je prenais 1 bière que j’étalais. Et la cigarette je suis contre contre. Je change de trottoir si on fume devant moi.


Puis finalement on fait notre annonce à presque 4,5 mois. Enfin! On a dû user de beaucoup de stratégies pour le cacher mais un bonheur de le garder pour nous -et une protection au cas où. Et un bonheur de le partager. Beaucoup ont d’ailleurs cru à une blague parce que ma belle-sœur était justement enceinte (3 semaines de plus que nous et annoncée à 1 mois de grossesse). Lors de leur annonce nous avions par pitié eu un traitement de faveur dont je parlais plus haut. Ce même jour avait eu lieu le transfert d’embryon.


Puis la grossesse se passe bien. Une fois le traitement pour la FIV fini (progynova 4x/j), j’étais très bien.


Finalement à 40SA et 2j notre Emilie est née.


Avec le recul on sait que l’on a beaucoup de chance que notre parcours ait abouti.


Puis suite à une faute grave d’une infirmière ONE (consultation au domicile post maternité), nous avons failli perdre cette enfant que nous avons mis 2ans et 8 mois à créer. Bronchiolite RSV très virulent et contrairement à ce que cette dame m’avait dit ce n’était pas parce que je ne faisais pas d’effort pour l’allaiter qu’elle ne grossissait pas (limite mauvaise mère -mots très dur qd on sait le chemin parcouru). Elle avait une bronchiolite très virulente et si nous avions attendu 2j de plus notre fille ne serait plus là. La voilà donc hospitalisée en urgence (contre l’avis de cette infirmière) à 11 jours de vie. Intubée, avec capteurs. Après 10 jours d’hospitalisation on voit le bout du tunnel.


Emilie grandit et nous envisageons d’avoir un 2e. Après 6 mois d’essai ma gynécologue me propose de repasser par la clinique de la fertilité après tout nous avons encore du stock au congélateur.


3 fausses couches post FIV.


Je précise que de façon naturelle je n’ai jamais été enceinte.


Le 4e embryon s’accroche... ou pas ... et puis en fait oui ... et puis non. On parle alors de me donner un traitement avortif parce anomalie détectée. Finalement après beaucoup de chocs, de stress et d’attente, je finis par le perdre naturellement.


Se pose alors la question après 4 fausses couches d’un cancer utérin? Examen invasif difficile psychologiquement et physiquement.


Ouf pas de cancer.


Pour gérer cette période on me propose de consulter une périnatologue. Je n’ai pas du tout accroché.


Sa solution était d’arrêter parce qu’en même temps nous ravivons des problèmes avec les parents de mon mari et mon père était hospitalisé. Il est décédé en même temps que la perte de Frisco 3.


Ah oui j’ai oublié. Étant donné que nous faisons des bébés via le congélateur nous avons donné à nos projets bébé des noms de glace. Ainsi la première c’était calipo. Nous l’avons nommé ainsi toute la grossesse car nous étions tellement heureux que nous ne voulions pas connaître le sexe. Qu’importe garçon ou fille


Pour le 2e c’était projet frisco.


Puis Frisco 5: échec car fausse couche.

Puis Frisco 6 : on me transfère le dernier du congélateur.

C’est de nouveau le même médecin qui gère le transfert que pour notre 1ere enfant. J’avoue y aller en me disant que ça échouera comme à chaque fois.


Le document que l’on me donne pour venir faire ma prise de sang et voir si l’embryon s’accroche est prévu pour le 25 juin.

Mon mari plaisant en disant que vu que c’est le même gynécologue c’est un signe.


En plus il demande à l’infirmière et au médecin de faire ça correctement parce que pour la prise de sang c’est mon anniversaire « n’allez pas me gâcher cette journée parce qu’après elle va encore m’embêter » en plaisantant.


Puis arrive le jour de la prise de sang. Comme à chaque fois on n’ose rien faire de peur de rater l’appel. On est à l’affût. Ce jour-là j’étais en congé et le réseau chez moi est parfois capricieux. Je restais donc près de ma porte où ça capte le mieux. On va vite à la toilette. On mange en vitesse on ne sait jamais. Et horreur je rate l’appel -j’étais partie faire pipi. Je ressaye en vain crac l’infirmière était avec d’autres. Mon mari qui était au travail ne cesse de me demander quoi.


Et enfin l’infirmière me rappelle. Je me rappellerai toujours cette conversation au mot près!! «Tout d’abord Mme je tiens à vous souhaiter un joyeux anniversaire ». Sur le coup on s’en fout on attend, on angoisse. On l’a remercié parce que malgré tout on est poli. « Vous vous rappelez ce que vous vouliez pour votre anniversaire? » évidemment penses-tu filleke -dans ma tête parce que je reste poli. En vous écrivant je revis un peu de cette angoisse. « Et ben vous avez votre cadeau!! » je n’y crois pas, je deviens un peu bête sur le coup « Donc ça veut dit que le test est positif? - Oui Mme - donc je suis enceinte?! - il y a un petit être qui grandit en moi? - oui Mme félicitations!! Nous raccrochons. J’appelle mon mari en pleurs du coup il pense que ça a raté encore.


Évidemment on sait que rien n’est gagné je ne suis enceinte que de 11 jours. Puis second test via prise de sang quelques jours plus tard. Le lendemain on nous demande de venir pour prise de sang à nouveau et une échographie car il y a un problème avec mes hormones. À l’échographie elle annonce qu’elle suspecte une grossesse extra-utérine. Les émotions dégringolent. Nous sommes fin juin 2018.


Quelques jours après, on doit revenir pour nouvelles analyses et échographie et en fait on apprend qu’il y en a 2!!! J’appelle mon mari qui était parti quelques jours en randonnée (les dernières après plusieurs années).


Je ne sais pas faire les annonces et donc j’appelle mon mari en pleurs. Il pense au pire. Je lui annonce que « je suis encore enceinte et j’ai entendu le cœur 2x » Il pense qu’il y a un problème car étendre un cœur juste 2x c’est pas bon signe. Puis il tilte, « attends ça veut dire qu’il y a 2 cœurs? ».


Voilà que nous avons des jumeaux. Des vrais puisque nous n’avons transféré que 1 embryon. Il est tellement paf que son papa devine que quelque chose ne va pas. Du coup il le lui dit. Ce fut son cadeau d’anniversaire. Mais il avait ordre de ne rien dire pour le moment. On convient avec mon mari de ne rien dire sauf 1 personne chacun.


Sur le trajet retour j’appelle une de mes meilleures amies qui savait que l’on essayait. Je lui demande si je peux la joindre en urgence par message. Mes émotions dans le métro font un tsunami. Peur parce que va-t-il tenir ? Vont-ils tenir ? Comment va-t-on faire avec 2 en même temps? Et peur des complications ? Ma cocotte me rappelle. Je suis en pleurs, je dis que l’ « on a vidé le congélateur ». Elle est désolée pour nous. Je suis en pleurs dans le métro. Là je m’en fous que les gens m’entendent. D’habitude je préfère passer inaperçue. Je lui dis que ça a marché. Elle hurle de joie et me dit que ses larmes coulent. Et je lui annonce que ça a même trop bien marché car il y a 2 embryons. Je lui demande de ne rien dire à nos amies.


Après j’avoue que parfois l’ordre se mélange un peu mais vous comprendrez.


Il y a la prise de sang NIPT qui n’a pas été concluante on me dit que ça arrive souvent pour des jumeaux. On la refait.


Puis à 8SA on nous annonce que la clarté nucale pour 1 des 2 est augmentée. La gynécologue écarte l’anomalie chromosomique puisque vrais jumeaux et que ce n’est que pour 1 des 2. 2e prise de sang NIPT non concluante. Pour la clarté nucale augmentée c’est soit un problème cardiaque soit un STT (syndrome transfuseur-transfusé) (ce qu’elle pense plus probablement).


Finalement après un rendez-vous en urgence à Leuven on nous diagnostique un STT. C’est apparemment assez rare et surtout aussi tôt dans la grossesse. On nous dit l’on va être suivis mais que l’on va essayer d’attendre au max.


On décide malgré tout d’annoncer la grossesse à nos amis en précisant qu’elle est à très haut risques. Du coup tout le monde est heureux pour nous.


L’annonce à la famille a été gâchée par ma belle-mère qui décide de ne pas venir fêter avec nous le 15 août. Grosse fête dans la région de mon mari. L’une des sœurs de mon mari hésite à venir du coup mon mari lui dit que nous avions une bonne nouvelle. Je suis déçue qu’il ait vendu la mèche mais en même temps ils ne savent pas tout d’autant qu’en plus d’annoncer la grossesse on annonçait une double et on allait demander à l’un de mes beau-frère d’être le parrain.


Tout le monde s’en doutait ... mais la surprise a été totale.


Dans notre entourage beaucoup se doutaient que l’on essayait. De nouveau tous nos amis avaient eu leur 2e ou l’attendaient. Et puis avec les traitements j’ai un peu perdu-grossît-perdu du poids. Du coup lorsque l’on a invité une amie on lui a annoncé. Elle a dit à son compagnon « tu vois je te l’avais dit » et elle sort un doudou en cadeau. Mon mari lui répond qu’elle est un peu radine parce qu’1 doudou pour 2 ça va être dur à gérer. Elle reste sans voix. On est super heureux mais on ne peut s’empêcher de préciser que la grossesse est à haut risque.


La grossesse avance difficilement car sous surveillance +++. Puis à 16SA, je suis hospitalisée à Leuven pour une opération en urgence. On décide de tout tenter car c’est peut-être notre seule chance pour avoir un 2e enfant. Après tout le congélateur est vide et avoir un enfant naturellement pour moi est difficile voire mission impossible.


Opération même si normalement on ne la fait pas avant 17Sa à cause de la membrane qui est super fine à ce stade. Compte tenu du fait que les gynécologues doivent percer la poche on demande une amniocentèse en même temps.


L’opération se passe bien mais quelques heures après j’ai une rupture de la poche de eaux. Vu que c’est suite à une opération on me propose un patch amniotique. De nouveau on tente parce que peut-être que ça sera la dernière chance. Je suis suivie ++ 3 échographies par semaine avec prise de sang à chaque fois pour éviter que je n’ai une infection. J’ai interdiction de me déplacer trop, je ne peux pas conduite ni prendre les transports en commun.


On voit des amis, on va toujours en voiture. On se déplace toujours avec une valise pour moi au cas où...


Physiquement je vais bien mais je ne peux rien faire c’est hyper frustrant.


D’autant que notre fille aînée n’a pas encore 3 ans. Elle a encore besoin de sa maman.


Heureusement je peux marcher max 500m par jour. Et l’école de notre fille est à 170m de la maison. J’ai donc l’autorisation d’aller jusqu’à son école 1x/jour c’est important pour notre Emilie et pour moi.


Parfois on s’en veut parce que l’on désire vraiment cet/ces enfants et en même temps on se dit que notre grande ne doit pas subir tout ça.


On a peur des risques pour les filles. Oui parce qu’entre-temps via l’amniocentèse, on sait que ce sont des filles. Grandissent-elles? Si oui assez bien? Leurs membres sont-ils tous là? Ai-je assez de liquide? Parce que malgré le patch il y a toujours des fuites.


La plupart des échos se font à Erasme mais tous les 15 jours, on doit aller à Leuven. On nous annonce que les membres de la plus petites sont entravés donc au mieux elle aura des malformations mais de grandes chances d’être amputée des 4 membres. Car la membrane était trop fine et des filaments et baladent dans mes poches.


Nouveau coup de massue. Parce que l’on va devoir pratiquer un avortement parce que la gynécologue pense que si on refait un patch amniotique on va provoquer la même chose chez l’autre.


Le règlement stipule qu’en Belgique pour un avortement il faut minimum un délai de 4 jours. Nous sommes le jeudi et le rendez-vous est donc pris pour avorter le lundi.

Le monde s’écroule.


On savait que les grossesses via FIV étaient un peu plus à risque. On savait que les risques étaient accrus en cas de grossesse gémellaire. Mais là c’est l’horreur.


Entre temps contrairement à la 1ère grossesse on a annoncé le sexe et les prénoms.


Finalement avant de savoir qu’il y en avait 2 on hésitait entre Capucine et Marie pour des filles. Du coup plus besoin d’hésiter.


Nous voulions suite aux événements pouvoir les nommer réellement au moins autant que possible. Capucine qui étant une fleur nous paraissait fragile. Elle est donc celle de gauche. C’est la transfuseuse. Marie à droite la transfusée. Et tout le monde le savait.


Nous avons demandé à tous les concernés s’ils voulaient bien être parrain et marraine. Ainsi ce soir-là après ma douche je m’écroule en appelant ma cousine. Comme d’habitude les choses importantes sont difficiles à expliquer pour moi. Je dis donc à ma cousine « tu ne seras jamais la marraine de l’un de mes enfants ». Je suis en pleurs assise devant ma baignoire. On a envie de se donner des coups. On veut qu’elles nous laissent tranquilles. Alors que j’étais si contente de les sentir bouger dans mon ventre, là je veux qu’elles arrêtent !


Après avoir tant désiré cette grossesse, on se retrouve à la détester.

On se sent horrible. On revit ses émotions de parcours FIV comme quoi on n’est pas capable de faire des gosses.


Pour être sûrs, on refait une écho de contrôle à Leuven. La grande cheffe gynécologue nous prend dans sa salle d’examen. Avec mon mari, on ne veut pas l’écouter, on ne veut pas regarder l’écran. On se parle entre nous de choses banales en ignorant la gynécologue jusqu’à son « moi j’y crois je vous opère aujourd’hui ».


On finit par se battre pour en sauver au moins 1. Je ne pouvais pas accoucher par voie basse suite à l’opération et leurs petits poids mais contre toute attente j’ai accouché par voie basse à 32SA. Sans péridurale. J’étais hospitalisée à partir de la semaine 24 jusqu’au finish. Mon mari n’a été prévenu que lorsque la 1ere est sortie.


J’ai eu mal certes mais surtout je m’en voulais parce qu’après tous les efforts essais Frisco naturellement puis FIV, puis tous les efforts pendant la grossesse j’avais l’impression de tout gâcher en provoquant cet accouchement par voie naturelle qui allait indubitablement provoquer leur mort. C’est horrible.


Quand on me dépose Capucine sur moi, je n’en veux pas. Pas parce que je ne l’aime pas, au contraire, mais parce que si elle est vivante, je veux qu’elle le reste et je préfère qu’elle soit prise en charge par l’équipe. Puis c’est Marie qui finalement nait en siège.


Puis mon placenta ne vient pas. Je dois me faire opérer pour l’enlever. Je demande une rachianesthésie mais en dernière minute j’ai une anesthésie générale parce que je partais après avoir perdu trop de sang. Mon mari arrive, on lui annonce que nos filles sont vivantes toutes les deux, en néonat, et que je suis en salle de réveil.


Voilà pour notre parcours PMA. Dès que possible nous allons avec les filles les remercier. Elles ont dans leurs autres prénoms le prénom des gynécologues qui nous ont suivi tout du long. Ce parcours fut long et difficile +++ mais nous avons maintenant 3 filles en bonne santé.


Avoir un enfant ce n’est pas aussi facile que ce que l’on pense. Le parcours FIV n’est pas le bout du tunnel. Les complications liées à la grossesse post fiv ne sont pas très fréquentes mais elles existent. Mais il faut essayer. Notre persévérance a payé. On s’en serait voulu si nous n’avions pas essayé."


 

Merci à Raphaëlle d'avoir accepté de partager avec nous son témoignage et quel bonheur de lire qu'elle est maman.

Vous n'êtes pas seul.e! Je vous souhaite de tout mon cœur que votre bébé miracle s'installe bientôt!


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Si vous aussi vous souhaitez partager votre parcours, n'hésitez pas à me contacter via la rubrique contact.

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